Qu’est-ce que le social dans l’agriculture ? Que peut apporter « Nos campagnes en résilience » aux paysans ? Voici quelques réflexions partagées par Ludovic BOULERIE, paysan-boulanger au GAEC La Billardière.
Il existe de nombreux réseaux officiels (ou non), qui lance une dynamique locale entre paysans mais aussi avec l’intervention du reste de la population qui intègre ces groupes, ou travaillent dans des structures telles que les CIVAM, par exemple.
Ces interventions vont aider lors de difficultés personnelles (souci de gestion, financier …) ou collectives, notamment pour les essais de nouvelles pratiques agricoles, de nouveaux modes de commercialisation ou la création de nouvelles filières de transformation et de distribution.
Il y a bien un échange et donc du lien social dans le but d’aider les paysannes et les paysans à atteindre un objectif qui pourrait permettre, via des circuits courts, moins de dépendance aux grands groupes, etc… Cela leur permettrait aussi de valoriser leur métier et de mieux se rémunérer.
L’alimentation devient le fil conducteur
Le but final des métiers agricoles est bien de produire pour nourrir la population. Il y a donc un lien direct entre les paysans et leur entourage. D’où cette capacité qu’a l’agriculture à créer du lien social par le biais de l’alimentation.
L’alimentation devient le fil conducteur entre les producteurs et les consommateurs. Ils peuvent ainsi se soutenir et s’aider mutuellement.
Une autre dynamique se met alors en place de la part du consommateur : la création des AMAP, soutien à la vente directe par la création de marchés hebdomadaires (volonté des communes), travail auprès des cantines scolaires et du périscolaire, éducation alimentaire pour les enfants avec des ateliers de sensibilisation.
Un maillage qui tire vers le haut le monde paysan
Au-delà de ce lien producteurs/consommateurs lié à la vente, d’autres formes de relations vont pouvoir émerger.
Chez nous, par exemple, il a été créé la BRIC (Brigade Rurale d’Intervention Culturelle). Elle organise dans les fermes des manifestations (concerts, théâtre…) dans le but de faire venir la population dans nos fermes et d’offrir aux ruraux de la culture pas toujours accessible.
Autre exemple, la création d’une association « Le Plat de Résistance ». Cette cantine associative n’utilise que des produits locaux pour proposer des repas lors de manifestations, en ce moment par exemple, pour soutenir des intermittents qui squattent un théâtre à Niort. Elle intervient aussi dans d’autres structures pour sensibiliser des personnes défavorisées à la cuisine et à l’alimentation saine.
Partout en France et ailleurs, des pratiques, des groupes d’hommes et de femmes se mettent en place et forment un maillage qui tire vers le haut le monde paysan pour tenter de sortir de cette agriculture conventionnelle trop souvent basée sur des habitudes, pas si vieilles que ça…
Partout en France et ailleurs, des pratiques, des groupes d’hommes et de femmes se mettent en place et forment un maillage qui tire vers le haut le monde paysan pour tenter de sortir de cette agriculture conventionnelle trop souvent basée sur des habitudes, pas si vieilles que ça…
Les néo-paysans qui s’installent dans des cadres hors familiaux sont souvent synonymes de nouvelles pratiques ou, au moins, de nouvelles expériences à une échelle plus humaine.
Ce métier tel que nous le pratiquons est viable
Ce sont ces exemples et ces retours d’expériences que votre association peut nous faire partager.
Évidemment, il serait souhaitable que tous ces exemples écologiquement et financièrement viables que vous allez rencontrer servent à influencer les dirigeants européens sur les choix de notre future agriculture européenne. La distribution des aides n’étant pas pour l’instant en adéquation avec une agriculture agroécologique vers laquelle nous essayons d’aller. Il faut aussi réussir à donner les moyens aux producteurs de vivre dignement de leur métier et sensibiliser la population sur l’importance de l’alimentation (qualité, provenance…).
Mon expérience dans le milieu est beaucoup trop petite pour proposer des solutions, mais il me semble que ce métier tel que nous le pratiquons est viable et permet aux gens d’accéder à un produit sain.
A vous de nous montrer que nous avons raison et que des changements sont possibles.
Quelques phrases ont été modifiées par ARC 2020 pour faciliter la compréhension.
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